Conneries nihilistes

30 octobre 2011

Mon livre de chevet m’a rappelé la chose suivante hier soir : si dans notre univers, n’importe quelle constante universelle était un chouilla différente de ce qu’elle est, la vie telle que nous la connaissons n’aurait pas pu émerger.

Une illustration suffira. Elle concerne l’interaction nucléaire forte, liant les nucléons (protons et neutrons) entre eux au sein des noyaux atomiques. Il suffirait qu’elle soit légèrement plus intense (d’environ un pour cent) pour que les étoiles ne vivent pas plus de quelques secondes, au lieu des quelques milliards d’années que nous observons.

(…)

Un second exemple pour ceux qui ne seraient pas convaincus. Il concerne la masse du neutron, dont on sait qu’elle est très légèrement supérieure à celle du proton. Si la différence entre leurs masses avait été très légèrement plus grande, tous les neutrons se seraient transformés en protons. Or, sans neutron, les atomes autres que l’hydrogène ne peuvent plus se former et sans atomes de carbone, pas de vie. Si, au contraire, la masse du neutron avait été très légèrement inférieure, c’est l’inverse qui se serait produit : les protons se seraient tous transformés en neutrons. Or, sans protons, pas d’atomes (pas même d’hydrogène) et, par conséquent, pas de vie.

(…)

Certains cosmologistes voient dans ces coïncidences favorables un indice de l’existence d’une pluralité d’univers ayant des paramètres physiques aux valeurs différentes : les dés auraient été jetés un très grand nombre de fois, de sorte que tous les univers possibles seraient réalisés quelque part et que nous aurions eu la chance de tomber dans un univers localement vivable et plutôt hospitalier, du moins en certains lieux.

Étienne Klein – Discours sur l’origine de l’univers

Ok, donc parmi les milliers d’espèces existantes, je suis humain plutôt que cafard ou acarien ; parmi toutes ces familles de merde, je tombe sur la bonne plutôt que chez des pédophiles ou des junkies SDF (j’ai vu le film Polisse aussi, c’est bon pour le moral) ; parmi toutes ces dictatures, je nais en France ; parmi toutes ces époques de famine ou de guerre, je débarque au 20e siècle deuxième mi-temps ; parmi les quelques planètes du système solaire, les centaines de milliards de systèmes solaires de la galaxie et les centaines de milliards de galaxies dans l’univers, je tombe sur un endroit où la vie est possible alors que j’aurais si facilement pu n’être rien autre part ; et maintenant j’apprends qu’il ya une chance pour que parmi une infinité d’univers, je sois tombé sur le seul où toutes les constantes universelles sont réglées à la perfection pour que tout fonctionne.

À cette échelle, je crois qu’on peut dire que moi et mes potes, on est les êtres les plus chanceux du multivers. Et pourtant, j’arrive encore à me plaindre et à sortir mes conneries nihilistes sur le fait que moi et mes potes soyons une génération d’autruches qui nous prenons une grosse mandale dans la tronche à chaque fois que l’on sort la tête du sable. What a fucked up world.

Allez, oublions tout ça et regardons de jolies images.

À dans trois mois !

New Yorkers

21 juillet 2011

Du carton, un peu d’électricité et beaucoup trop d’eau

16 mai 2011

Ça y est, je suis rentré. Il y a deux semaines, pour être exact, mais prétendons le contraire l’espace de quelques minutes afin que la suite sonne plus authentique.

Back to the best city in the world. Que sont les centaines de bars de Manhattan et Brooklyn aux formules « pinte & pizza pour 4$ » contre le seul, l’unique Irish pub d’Arles ? Que vaut Central Park face au parc public du boulvard des Lices ? Les hamburgers de Shake Shack contre les kebabs de Bibou ? L’Empire State Building et la Statue de la Liberté contre les arènes et le théâtre antique ? Les putes de luxe contre les geeks à boutons, les bidons de cocaïne face à la fumée passive de cigarette… Très peu de choses mes amis, très peu de choses.

Il est temps de tourner la page. Et quel meilleur moyen de tourner la page que de rompre l’accord de confidentialité signé avec le studio dans lequel je bossais ?

Les trois premières images sont pour Google. Un projet secret. Et je ne vous en dirai pas plus, mon producteur m’avait à vrai dire conseillé de publier ces images malgré l’accord, mais il ne serait certainement pas très content que je divulgue les détails du projet. Le projet pour Google. Qui sortira dans approximativement un an. Et qui révolutionnera le monde.

La dernière image est pour autre chose mais on s’en fout.

J’ai aussi fait quelques recherches pour mon film de fin d’études :

Le scénario est pas fixé, mais je pense qu’on va faire un truc dans l’eau.

Des plumes et des hommes

7 avril 2011

Journal de bord du Capitaine Sandwich – 2 avril 2011

Aujourd’hui, on est allé à l’International Pillow Fight Day. Fabuleux. Le combat commençant à trois heures, on se rend à l’adresse donnée sur l’évènement Facebook pour acheter des pillows vers deux heures et demi. Au magasin, tout le monde a un oreiller à la main. Sur Facebook, 15 000 personnes étaient inscrites. Tout ça s’annonce fort bien.

Nous arrivons donc à 15 heures à Union Square avec Raph, et on parvient en se faufilant à travers la foule à atteindre le lieu de la rencontre. La police est là, et l’espace prévu pour le combat est bondé. A peine arrivés, la tension monte. Tout le monde brandit son oreiller à bout de bras en hurlant. La guerre se prépare. Les combattants cherchent à s’intimider. Puis la musique démarre, et lance le départ d’une longue bataille.

C’est génial, tout le monde se tape mais tout le monde rigole à gorge déployée. Le bonheur du retour à l’enfance se lit dans tous les regards. Pas que le retour d’ailleurs, puisque j’aperçois une petite fille sur les épaules de son père qui n’a rien à envier à ses opposants en terme de combativité. C’est bon enfant au possible, mais pas moins épuisant : au bout de 5 minutes d’oreillers dans la face, on est aussi assoiffé qu’exténué.

À bout de souffle, je demande une trève à un gars qui profite de ma faiblesse passagère pour m’éclater la tronche. Je lui dis “Let’s make a pact”. Il est d’accord, et on se ligue contre un autre qui passait par là.

Au milieu de cet amas de guerriers assoiffés de plumes, des vétérans se démarquent : des gens sont venus en combinaison et ont des casques pour se protéger. Malheureusement pour eux, l’union fait la force et tout le monde se ligue contre eux. On arrive à casser le casque d’un espèce de power-pillow-rangers, et quand un jeune homme en pull rayé rouge et blanc se fait repérer “THIS IS WALDO !!” ( » C’EST CHARLIE !! »), nous nous vengeons tous de ne jamais l’avoir trouvé étant petits.
 

In the place to be

25 mars 2011

Quelques trucs que je fais à Aines-Ouaillecy :

Yeah I’m on a rooftop.

Stagiaire, un métier d’avenir

15 mars 2011

Journal de bord du Capitaine Sandwich – 15 mars 2011

Ce matin, en arrivant à mon bureau, le boss était là avec un nouveau gars. Il me dit “Hey how are you doing ?” et me présente, voici le nouveau directeur artistique pour un projet qu’on commence aujourd’hui, “nice to meet you”, “nice to meet you”. L’espoir se crée en moi. On va bosser sur un nouveau truc. Avec une DIRECTION ARTISTIQUE ! On va faire de la 3D ! La joie se lit probablement sur mon visage quand il m’annonce qu’il va avoir besoin de mon pc. Que j’ai qu’à en prendre un autre. De toute façon vous faites surtout du photoshop, vous, non ?

Oui voilà. Mes parents me payent une école à 30000 euros pour que je fasse des détourages de Britney Spears sur Photoshop. J’ai la présence d’esprit de lui répondre “For now”. Pas celle d’ajouter “motherfucker”.

Et ce qui est bien, c’est que mon nouveau pc c’est une tour, deux écrans, et pas de câble. Je passe une demi heure accroupi par terre à tout brancher, débrancher et rebrancher.

Et pendant ce temps, la fille qui devait nous dire si on allait passer notre journée à faire des screenshots de google maps, à détourer des teenagers boutonneux ou à faire des diagrammes est partie à sa réunion et ne reviendra probablement pas avant ce soir. Je suppose qu’on va rien faire alors.

Ma soeur est arrivée hier soir. Je me demande si je vais revenir après ma pause déjeuner.

 

À New York, quand la fenêtre est ouverte, ça sent les frites

8 mars 2011

Extrait du journal de bord du Capitaine Sandwich – 7 mars 2011

Dans le métro, une femme a voulu me tuer.

Je rejoignais Raph, Seb et Manue sur Broadway et une femme est rentrée dans le métro en parlant toute seule. Le groupe d’American gangstas qui se tenait par là a commencé à rire discrètement, puis moins discrètement, ne l’arrêtant pas dans son monologue jusqu’à ce qu’ils descendent. À ce moment là, elle s’est approchée de moi, dans mon coin de banc, m’a regardé dans les yeux et a commencé à me parler de dealer du crack.

Je pensais qu’elle me racontait sa vie et j’ai voulu l’arrêter pour lui dire qu’elle était tombé sur le mauvais psy puisque je comprenais un mot sur cinq, mais elle ne m’en a pas laissé l’occasion, et j’ai fini par comprendre qu’elle parlait de moi : « I wanna hurt you, I’m gonna kill you, I see BLOOOOD ». Je la regardais dans les yeux et j’attendais qu’elle finisse de me postillonner dessus. « Just make a sign, and I fucking kill you ». Toi tu as oublié tes calmants. Elle est descendue à la 23e rue en finissant sur un « cut your FUCKING HEAD OFF ! ».

***

Voilà ce que je fais de mes journées de travail en ce moment :

Ce que vous voyez à l’écran, c’est que je bosse pour Britney Spears. Ce que vous ne voyez pas à l’écran, c’est que je bosse pour l’iPhone.
 

Extrait du journal de bord du Capitaine Sandwich – 7 mars 2011

Au bout de quelques minutes, l’une d’elles nous demande si on est au courant que toutes les Américaines vont tomber amoureuses dès qu’on ouvrira la bouche. Je lui demande si elle nous dit ça parce qu’elle est déjà amoureuse de nous. « Well, actually yes I am. »

***

(J’adore vous mettre l’eau à la bouche en ne copiant que les extraits qui me font passer pour une sexbomb impassible devant les menaces de mort métropolitaines.)

Je tourne la tête vers la gauche, et à la fenêtre j’aperçois l’Empire State Building s’illuminer de bleu.

2 mars 2011

Journal de bord du Capitaine Sandwich – 27 février 2011

On dirait que je me suis pas encore fait au décalage horaire. En bas de l’ordinateur de Raph, il y a marqué 13h37, sur mon nouveau téléphone : 7h37. Hier soir, je me suis réveillé dans le canapé et Seb me demandait en slip si je voulais qu’il éteigne la lumière : ma sieste d’avant diner s’était terminée à minuit moins vingt.

Et là, j’ai rêvé que j’avais une nièce. J’ai aussi rêvé d’une fête de famille sans alcool où on s’emmerdait à crever et de notre directeur pédagogique me montrant une explosion de missile dans les locaux de l’école, mais j’ai rêvé que j’avais une nièce.

Ce genre de rêve où quand on se réveille, on est un peu triste que ce soit pas vrai. Je sais de quelle soeur en plus, je vais pas le dire pour pas leur foutre la pression les pauvres. Parce que je débats à vos côtés quand on doit expliquer à maman pourquoi on veut pas de gosses. Qui voudrait élever un gamin dans ce monde de merde ? Croyez pas que je déprime, je suis au meilleur de ma forme, mais c’est vrai. Tout part en couille, on n’arrête pas de nous rabacher que si c’est pourri maintenant ce sera pire après. Et puis je me dis déjà en voyant des gens qui ont 3 ans de moins que moi que leur génération est bousillée par le portable, skyblog et facebook, alors une génération qui aurait 21 ans de moins que moi, n’en parlons pas.

N’empêche que j’avais une nièce, et c’était cool. Elle avait 5 ans. Elle était super intelligente. Elle me parlait de son psy. Peut être même qu’elle fumait.

***

J’avais oublié de vous montrer ça, ça m’a valu d’être à moitié sélectionné pour le projet de fin d’études, l’autre moitié étant mon frère d’adultère et désormais co-auteur, on ne le présente plus : Thibaud. Et une équipe de choc composée de Jérémi, Tristan, Gaël et nous deux (vous avez pu les apercevoir en guest stars ici ou ).

Ah, et puis, je dis ça comme ça hein, mais je suis à New York.


Une belle journée

5 février 2011

Aujourd’hui, je me suis réveillé aux alentours de midi. Un samedi habituel. J’ai regardé par la fenêtre, et j’ai su que j’avais la pêche.

C’est marrant, mais mon moral dépend moins de ce qu’il se passe de bien ou de mal dans ma vie que du temps qu’il fait dehors. Et aujourd’hui, le temps est parfait.

Tellement parfait que ma première action de la journée fut de prendre un bain en écoutant DJ Champion. Chose qui fout la patate s’il en est.

Et tellement parfait que je suis sorti de chez moi sans but précis. Et ça mes amis, c’est rare. Je suis sorti, et j’ai marché dans les rues d’Arles, le soleil caressant ma peau de ses rayons dorés, et la légère brise faisant onduler délicatement ma chevelure d’ange. Le temps de fin d’hiver qui donne envie d’ouvrir sa fenêtre alors que le radiateur chauffe, celui qui nous pousse à ressortir deux heures plus tard alors que vraiment, il serait temps de travailler, pour aller écouter la fanfare qui joue sur la place du Forum et qu’on entend de chez soi.

Une belle journée.

Je suis rentré, et j’ai lu ça : les petits interprètes. Attendez qu’il pleuve pour le lire. Au moins, ça ne vous gâchera pas la journée.

Chbloup

31 janvier 2011

Ah tiens, j’avais oublié de vous montrer mes nouvelles images de ville inondée.

J’aimerais ajouter une note d’humour à cet article mais aucune blague ne me vient à l’esprit. Rappelez-vous un bon souvenir, vous rirez surement.